Un film qui conte avec justesse et simplicité une aventure intérieure débouchant sur la découverte de la spiritualité et d’une foi naissante.
A emprunter gratuitement au SDJ.
Antoine, avocat reconnu, marié et père de deux enfants, semble avoir tout pour être heureux. Pourtant, une conversation avec un professeur de son fils va l'amener à entamer une recherche spirituelle. Sans réelle conviction, il assiste à une catéchèse dans une paroisse. Cette démarche, qu'il a lui-même du mal à comprendre au début, va progressivement changer ses relations avec ses proches. C’est en effet tout en pudeur, sans tambour ni trompette, que le Christ viendra poser la pierre qui manquait dans la vie d’Antoine. Ce dernier tentera alors, parfois maladroitement, de mettre davantage d'amour dans sa vie.
Les thèmes clés du film sont la foi et les relations familiales. La religion est au cœur du film et est surtout présente à travers un itinéraire personnel, celui d'Antoine, qui retrouve progressivement une vie spirituelle. Cette dimension intérieure personnelle est traduite par des rencontres, des expériences où ce personnage expérimente une nouvelle façon d'être, de voir les choses, de vivre sa relation aux autres. La catéchèse est le fil conducteur du film et, surtout, la façon dont le personnage principal l'appréhende et la traduit à sa façon en constitue la trame. Sa vie spirituelle est abordée sur le mode de la redécouverte, ce qui donne, à travers maladresses, malentendus et situations décalées, toute sa place à la comédie. Les défauts de certains catholiques, mais aussi les réactions parfois très personnelles des familiers d'Antoine sont montrées avec un sens aigu de la dérision.
Mais le film gagne en profondeur quand il aborde les thèmes de l'ouverture, de l'attention aux autres, de la tendresse. Le personnage principal tente de vivre sur un mode nouveau et plus juste sa relation à son père, à son fils et à son frère. Ses initiatives ne trouvent pas toujours une réponse encourageante. Pour autant, une vraie sollicitude, est perceptible tout du long de l’intrigue.
En adaptant le livre autobiographique de Thierry Bizot «Catholique anonyme», Anne Giafferi, a évité les pièges qui lui tendaient les bras. Point de bondieuserie et de mysticisme à la petite semaine dans ce film. Juste le témoignage d’une expérience de quelqu’un qui a été «touché par Dieu» et qui a eu envie (avec courage disaient certains vu la pression sociale et l’image de l’église de l’époque jugée rétrograde, coincée et ringarde) de la partager dans une sorte de «coming out spirituel».
Le choix du titre du film «Qui a envie d’être aimé ?» renvoie à cette quête d’amour de chacun. Dans cette histoire, Antoine a besoin d’être aimé par son père, son fils Arthur aussi, sa soeur cherche l’amour d’un homme, son frère cherche la reconnaissance, sa femme a peur qu’Antoine ne l’aime plus… Comme les personnages du film, nous avons tous, petits et grands, cet insatiable besoin d’amour et malheureusement, nous avons tous le sentiment à un moment ou l’autre de notre vie, de ne pas être assez aimé.
Dieu peut être une réponse à ce besoin d’amour. C’est d’ailleurs la première question que pose le prêtre lors de la catéchèse : «Qui parmi vous a envie d’être aimé ?» et tout le monde lève la main… évidemment.
Ce film propose avec beaucoup de justesse, d’humour, de pudeur et de respect (sans angélisme, ni prosélytisme) une très belle réponse aux valeurs de notre société moderne et une très bonne étude des relations (parents/enfants, parents/ados, frère/sœur, enfant/grands-parents et dans le couple), du pardon, du vrai amour et de la question de la Foi.