Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année et pas celle de Noël ?

La raison en est que l'on connaît par les évangiles la date de la mort de Jésus et non la date de sa naissance. Les Écritures nous racontent en effet que le Christ a été mis à mort un vendredi pendant la Pâque juive et que sa résurrection a été découverte trois jours après, le premier jour de la semaine (juive). C'est lors de cette fête que les juifs commémorent le souvenir de l'Exode et de leur libération d'Égypte avant de rejoindre la Terre Promise. Dès lors les chrétiens ont continué à fixer la date de Pâques en suivant la manière dont les hébreux fixaient leur fête. Pour ce faire, ceux-ci tenaient compte de deux paramètres : l'équinoxe de printemps et les phases de la lune. A partir de là tout devient simple : les Pâques chrétiennes, qui rappellent la résurrection de Jésus sont fixées au dimanche qui suit la première pleine lune de l'équinoxe de printemps. Voilà pourquoi il s'agit d'une fête mobile (qui tombera toujours entre le 21 mars et le 18 avril). Ce changement de date entraîne par le fait même celui de la Pentecôte, de l'Ascension et du début du carême.

Par contre, la fête de Noël a été, au 4ème siècle, fixée par l’Église au 25 décembre. Cette date n'est pas historique mais a été choisie en raison de sa proximité avec le solstice d'hiver (quand la nuit est la plus longue et donc le jour le plus court). Elle permettait de cette façon de donner une signification chrétienne à la fête romaine du "Sol Invictus" (le soleil invaincu) qui terminait les Saturnales. Cette fête de la Lumière (existant aussi chez les Celtes) célébrait le fait qu'à partir de ce moment, le soleil reprenait sa course victorieuse sur l'obscurité de la nuit. Dans la symbolique chrétienne, celui qui naît à Noël, est considéré comme la " Lumière du monde ", celui qui va vaincre les ténèbres du mal pour apporter la paix et l'espérance sur la terre. De là vient, par conséquent, la tradition de la messe de minuit (avec le "Minuit Chrétien") pour célébrer au cœur de la nuit le passage des ténèbres à la lumière.

Un peu d'étymologie en prime.

Solstice vient du latin sol (soleil) et de stare (s'arrêter). Le soleil s'arrête de tourner deux fois par an. Il existe en effet une petite mort du soleil, une petite stabilisation avant qu'il inverse son mouvement soit en hiver (vers le 21 décembre) soit en été (vers le 21 juin ). A ce moment nous avons le jour le plus long (comme au cinéma) et la nuit la plus courte (c'est une lapalissade). En hiver, c'est évidemment le contraire.
Nous sommes, vous vous en êtes aperçu, dans le géocentrisme ; Copernic et Galilée viendront plus tard et ne pourront pas changer le langage poétique. Ne dit-on pas que le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest ? La Bible raconte également que Josué, ayant besoin d'un peu plus de luminosité, arrêta le soleil dans sa course pour terminer une bataille. Il venait d'inventer l'heure d'été.

Équinoxe vient aussi du latin : aequus (égal) et nox (la nuit). Il tombe à la moitié du grand mouvement solaire quand les heures du jour sont équivalentes aux heures de la nuit (12 h.) ou quand la partie diurne est semblable à la partie nocturne de la journée. Il y a donc un équinoxe de printemps (21 mars) et un d'automne (21 septembre).

Une année bissextile n'est pas une année mise sous le signe de Vénus, mais l'année à laquelle, tous les quatre ans, on ajoute un jour au mois de février (29 jours) pour adapter notre calendrier solaire à la rotation de la terre qui dépasse de quelques heures les 365 jours convenus.
L'étymologie remonte bien entendu aux romains qui avaient déjà prévu cette adaptation. Pour ce faire, ils ajoutaient un jour tous les quatre ans en doublant (bis, comme bisser) le sixième jour (sextus) avant les calendes de mars. Les années qui sont divisibles par 4 ou 4OO sont bissextiles. Notre année 2012 en fait partie.

Jean-Marie Delcourt