François d'ASSISE, notre contemporain.

François d'Assise ( 1182-1226) est sans doute avec Saint Nicolas le saint le plus connu et le plus admiré. Né d'un père marchand et d'une mère d'origine française ( d'où son nom ), il était destiné à reprendre le commerce de drap familial. Il vécut une jeunesse insouciante, dans un milieu aisé et fortuné. Au cours de ses années-là, il apparaît comme un jeune homme dont la désinvolture est tempérée par une gentillesse spontanée.
Sa conversion va se faire par étapes. Répondant à l'appel du Christ dans la chapelle de St Damien, il va chercher pendant toute sa vie à prendre l'évangile à la lettre et à vivre dans le dénuement le plus absolu. En relisant sa vie, on est frappé par le parallélisme entre son époque et la nôtre. Le message de François peut nous éclairer sur deux points précis : la toute puissance de l'argent et la crise écologique. En effet, la démarche du saint fut aussi une contestation des dérives d'une société marchande en plein essor. De plus, par son admiration pour la création et l'affection qu'il portait aux animaux, il nous trace un chemin de réconciliation entre l'homme et la nature.

L'ARGENT ROI

Aujourd'hui, les marchands se sont transformés en spéculateurs et le commerce s'est mondialisé, mais pendant ce temps-là, les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Le chômage augmente, les entreprises tombent en faillite, le système financier est en crise, le Tiers-Monde frappe à nos portes en nous envoyant ses immigrés et ses réfugiés.

Que faire ? Chercher les véritables causes à la racine du mal : l'argent-roi, la course au profit à tout prix, la soif de puissance. La voie choisie par François, celle de la pauvreté absolue, était peut-être une provocation, une rupture radi­cale mais elle indique, comme une utopie, le chemin à suivre ou en tout cas nous oblige à nous interroger sur nos choix de vie, sur nos choix de société.
Combien de familles sont brisées par un goût immodéré du confort et de la carrière ?
Combien d'enfants souffrent de l'absence de parents qui doivent gagner leur vie à l'extérieur de la maison ? Un foyer ne sera pas plus heureux parce qu'il vit dans l'aisance mais parce que les relations entre les membres de cette famille sont bonnes, parce qu'on sait y "perdre" du temps pour se parler, s'écouter, se comprendre, échanger. L'important n'est pas d'accumuler des biens matériels mais d'acquérir les vraies richesses que sont l'amour, l'accueil, le dévoue­ment, le sens des autres, l'humilité, le sens de la justice, la générosité.

TERRE EN DANGER

Ce changement de cap est également valable dans nos rapports avec la nature. Là aussi François était un précurseur et un prophète. Son univers est tout entier enveloppé d'une tendresse infinie envers toutes choses. II prenait des précautions respec­tueuses quand il marchait sur des pierres, il ramassait les limaces qu'il trouvait sur son chemin pour empêcher qu'on les écrase ; pen­dant l'hiver, il donnait du miel et du vin aux abeilles pour ne pas les laisser mourir de froid et de faim. Mais nous, pendant ce temps, nous laissons déverser des tonnes d'insecticide sur nos fruits et nos légumes, nous assistons impuissants à la mort de tant de poissons dans nos fleuves et nos rivières, nous voyons partir en fumée la forêt amazonienne et nous découvrons, avec angoisse, le réchauffement climatique. Pour le libéralisme économique, la nature est d'abord une source de richesses avant d'être un sujet d'émerveillement.

Il est urgent de lancer un S.O.S. Que faire pour rendre une terre propre et habitable pour les générations futures ?

Jean-Marie Delcourt ( 24/03/13)