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1- La parabole du semeur (Mt 13,1-8)

La Parabole du semeur (Mt 13,1-8) est certainement une des plus connue. Jésus veut nous faire comprendre les différentes manières de recevoir son message et en fin de compte les différentes attitudes que les hommes peuvent avoir face à sa personne. Elles sont diverses et nombreuses, je voudrais en relever quatre en fonction de la division que Jésus donne lui-même dans son commentaire : l'hostilité, l'incompréhension, l'indifférence et l'accueil.

L'hostilité :
Elle fut surtout celle des pharisiens et des scribes, au temps du Christ. Ils n'ont pas bien accepté son message. C'étaient les conservateurs de l'époque. Ils n'aimaient pas la façon dont le Christ envisageait la religion. Ils suivaient les préceptes de la Loi, à la lettre. Souvent hypocrites, orgueilleux et sûrs d'être sauvés, Jésus ne les ménageait pas alors qu'eux essayaient par tous les moyens de lui tendre des pièges.
Quand ils posaient une question, ce n'était pas pour mieux comprendre son message mais pour l'enfermer dans de prétendues contradictions. ( ex. l'impôt dû à César, la femme adultère, le respect du sabbat). Aujourd'hui, ce courant est représenté par l'athéisme militant, comme Michel Onffray ou certains milieux radicaux de la laïcité.
L'incompréhension :
Les apôtres et les disciples, n'ont pas toujours compris de prime abord ce que Jésus disait. Le récit des évangiles et des Actes est rempli de ces malentendus entre le Christ et ses auditeurs.
Après la multiplication des pains, le peuple veut le faire roi, il se dérobe. Il ne veut pas jouer un rôle politique, il n'est pas un roi comme les princes de ce monde. Il est venu annoncer le royaume de Dieu, un message d'abord spirituel, certes un ensemble de valeurs dont les royaumes terrestres auraient bien intérêt à s'inspirer. "Mon royaume n'est pas de ce monde" dira-t-il à Pilate qui l'interrogeait sur sa royauté.
Quand Hérode, lors de la passion, l'invite à faire un miracle, il se tait. Le Christ ne fait pas de miracles pour amuser la galerie, ce n'est pas un prestidigitateur, il veut d'abord atteindre les cœurs de ses auditeurs et les convertir à sa parole, voilà le vrai miracle.
Les disciples d'Emmaüs s'en retournent déçus après la mort du Christ sur la croix et sa mise au tombeau. Ils croyaient qu'il allait rétablir la liberté d'Israël et chasser l'occupant romain. Mais le Christ ne veut pas utiliser la puissance des armes pour convaincre. Même au risque d'une condamnation à mort. Il savait que seul l'amour peut vaincre et sauver l'humanité du chaos. Aujourd'hui, il s'agit de tous ceux qui utilise les textes sacrés pour leur intérêt personnel ou pour justifier la violence ( fondamentalistes islamistes ou chrétiens).
L'indifférence :
C'est peut-être l'attitude la plus courante, c'est l'attitude du prêtre et du lévite, qui dans la parabole du Samaritain passe sur l'autre trottoir pour ne pas voir le blessé qui a besoin d'aide parce qu'il est mourrant.
Beaucoup sont indifférents à la Parole du Christ parce qu'elle gêne aux entournures, elle les interpelle dans leur façon de vivre.
Si on suit Jésus, on est invité à être ouverts et attentifs aux autres, à être généreux, à être justes, vrais, tolérants, serviables. Il nous invite au pardon, à l'amour des ennemis. Tout comportement qui n'est pas facile à suivre, ni à vivre. Alors, on préfère ne pas l'entendre, on préfère se détourner de son message. On pourrait le qualifier de subversif et même de révolutionnaire si le mot n'était pas galvaudé.
C'est un message qui met tout à l'envers : qui place les enfants, les malades, les handicapés, les étrangers à la première place alors que l'on a tendance à les rejeter comme inutiles et improductifs. Cet appel du Christ est souvent lancé dans le désert car il va à contre courant de nos tendances naturelles et de l'idéologie ambiante.
L'accueil :
Ici le Christ évoque le disciple qui accueille sa Parole avec ferveur et attention et qui tente de la mettre en pratique. C'est sans doute l'attitude de tout chrétien sérieusement engagé à la suite du Christ. Un chrétien, c'est un amoureux de la Parole, c'est quelqu'un qui vit de l'évangile qui prend comme modèle le Christ et comme idéal de vie son message. Il se demande avant d'agir, de réagir à un événement, avant de prendre une décision importante : "Qu'est-ce que le Christ aurait fait à ma place ?". Le terme " chrétien" vient d'ailleurs du mot Christ. Un peu à la manière de Paul qui disait " Ce n'est pas moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi".