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Opinion partagée lors d’une présentation du SDJ au Vicariat Évangile & Vie
Le Service Diocésain des Jeunes (SDJ) se veut avant tout un service, dont la mission ecclésiale est de soutenir la pastorale des jeunes dans tout le diocèse de Liège. Avant de s’interroger sur le «comment» évangéliser les jeunes, il importe d’être au clair sur le «pourquoi» et le «pour quoi», afin de ne pas sombrer dans un rituel décalé. Dès lors, pourquoi proposer l’Évangile aux jeunes aujourd’hui ? Pourquoi les inviter à rencontrer le Christ ? Le christianisme rejoint-il les attentes des jeunes d’aujourd’hui ?
Je souhaite commencer à répondre à ces questions en partant d’un constat : le suicide est devenu l’une des principales causes de décès chez les adolescents et les grands jeunes. Encore lors de la soirée du mercredi des cendres organisée par le SDJ à l’église Sainte-Marie, un jeune me confiait son mal-être : «ma vie ne vaut rien. Personne ne me comprend. J’en ai marre. Je n’ai rien d’autre à dire...» La question n’est plus «comment vivre ?», mais plus fondamentalement «pourquoi vivre ?»
Porteurs d’espérance
La foi chrétienne a-t-elle quelque chose à proposer à ces jeunes mal-heureux, mais aussi à tous les jeunes dans leur grande diversité ... ou est-elle complètement hors du temps ? L’Évangile nous parle d’un trésor que nous portons dans un vase d’argile, mais quel est au fond ce trésor ? Et en quoi est-il un trésor ? Il me semble que le trésor que nous sommes appelés à partager avec les jeunes est avant tout une espérance : la foi fait de nous des porteurs fragiles d’une espérance folle qui vient du Christ.
De quelle espérance s’agit-il ? L’espérance chrétienne n’est pas un optimisme béat. Elle n’est pas un espoir de réussite affective, sociale ou professionnelle, ni une négation de la souffrance. Il ne s’agit pas de dire, accompagné d’une petite tape amicale sur l’épaule : «Ne t’en fais pas, mon gars, ça va aller. Ta copine t’a quitté : super, tu pourras en avoir pleins d’autres. Fais comme Carrefour : positive !» La foi et l’espérance ne sont pas un bouclier contre la souffrance, mais des forces pour la regarder en face et lui donner un sens. C’est l’espérance qui fait advenir l’homme comme sujet, comme homme debout au milieu des échecs et des découragements qui peuvent jalonner une vie quotidienne, debout car appuyé sur le Christ qui a traversé la mort pour nous donner la vie et la vie en abondance.
C’est debout et ainsi libres que nous sommes tous appelés à être heureux, à aimer, à être des pierres vivantes à l’instar du Christ. C’est là notre foi, notre espérance. Dès lors, la pastorale des jeunes ne devrait-elle pas être une pastorale du bonheur ? Ainsi, avec leurs interpellations et leur quête de sens, les jeunes nous invitent à revisiter profondément notre foi, pour redécouvrir le vrai bonheur, la joie chrétienne, la paix intérieure, la confiance, et les leur partager.
Chemin de bonheur
La pastorale des jeunes, c’est aussi témoigner de l’audace de croire que Dieu désire chaque homme et chaque femme : Il a pour chacun un amour de prédilection. Le christianisme n’est pas d’abord l’homme qui croit en Dieu, mais bien Dieu qui croit en l’homme, Dieu qui nous fait et nous refait confiance, comme il l’a fait avec Pierre. C’est Dieu qui prend chair, qui vient à notre rencontre pour nous mettre debout et nous dire : «Je crois en toi ! Tu es quelqu’un pour moi et je suis heureux que tu existes. Je t’aime comme tu es, avec tes doutes, tes fragilités, tes imperfections. Tu n’as pas besoin de te grandir pour mériter mon amour : je te le donne gratuitement, à toi tel que tu es et quoi que tu fasses... Alors, si tu le veux, lève-toi et marche ! Je suis avec toi.»
Je vois la pastorale des jeunes comme une proposition d’accompagnement dans cette aspiration au bonheur, à la joie de vivre, à la liberté dans le Christ. C’est un accompagnement sur un chemin qui conduit à l’émergence d’une intériorité, d’une soif, d’une expérience de relation personnelle avec le Christ qui renouvelle les relations avec les autres. Il ne s’agit pas de professer sa foi, mais d’abord de la vivre : la foi doit être existentielle avant d’être kérygmatique. Elle concerne tout le corps. Elle guérit des infirmités et remet debout : «Va en paix ! Ta foi t’a sauvée !»
Pastorale du goût
Lorsqu’elle s’interroge sur les nouveaux chemins pour proposer la foi aux jeunes, Yvette Chabert parle d’une pastorale du goût. Nous avons à éveiller chez les jeunes le goût de Dieu, le goût de vivre main dans la main avec le Christ, le goût de l’entendre nous chuchoter «j’ai soif de toi», le goût de répondre à cet appel, mais aussi le goût de découvrir son Église car on n’est pas chrétien tout seul.
L’espérance reçue du Christ nous libère des chaînes qui peuvent nous ligoter sur nous-mêmes. Nous découvrons alors que le bonheur réside dans notre capacité à donner et à se donner. C’est pourquoi donner le goût de Dieu passe par l’invitation à aller vers les autres, à leur (re)faire confiance, à les remettre debout, comme le Seigneur l’a fait pour nous. Nos rencontres avec les autres sont autant de Visitations : un Tabernacle rencontre un Tabernacle, Dieu rencontre Dieu. Chaque minute compte et tout gaspillage est une profanation. Puissions-nous, ensemble, faire découvrir aux jeunes et aux toujours jeunes la grâce de l’instant présent.
Elisa Di Pietro
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