Rue des Prémontrés, 40 4000 Liège - 04/229 79 37 - secretariat@sdjliege.be
Questions ? Suggestions ? Remarques ?
Contactez la Webmaster (Sophie Gillot) : sophie.gillot@sdjliege.be - 04/229 79 35
La Bible, certes, ne parle pas de taxe carbone, de biodiversité, d'effet de serre, de pollution, de dérèglement climatique mais elle contient quelques avertissements que l'humanité aurait bien fait d'écouter.
Dès les premières pages de la Bible, les récits de la création plantent le décor, la question de la relation entre l'homme et la nature est posée. Non pas comme on l'a cru trop souvent comme si Dieu donnait tout pouvoir à l'homme pour exploiter la terre à son seul profit mais plutôt en lui rappelant qu'il n'est pas propriétaire mais seulement un gestionnaire qui doit rendre des comptes, un colocataire, devant partager avec tous ses frères les fruits de la création. Cette responsabilité, nous la trouvons dans le fait que "l'homme est créé à l'image de Dieu" et qu'il doit donc poursuivre la création avec le même amour que celui que Dieu porte à ses créatures. De plus, "l'interdit sur l'arbre de connaissance du bien et du mal" nous laisse entrevoir que tout n'est pas permis, que la liberté mal comprise aboutit à une impasse. L'homme ne peut transformer le monde au profit de quelques-uns sans partager les biens de la terre, ni respecter les équilibres naturels comme la biodiversité et les écosystèmes.
Mais l'humanité tombée dans le piège tendu par le serpent "Vous serez comme des dieux" (Gn 3, 5) s'est mise à construire Babel, à parler une seule langue, celle de la mondialisation. Elle a oublié que les tours peuvent s'écrouler et que la " montée des eaux" peut submerger la terre si l'homme ne s'engage pas à la suite de Noé à sauvegarder la nature.
Le message du Premier Testament comme celui de Jésus est tout le contraire de l'exploitation égoïste de la planète et prône plutôt la modération dans l'utilisation des biens de la terre. Jésus nous dit dans le sermon sur la montagne : "A chaque jour suffit sa peine ; cherchez d'abord le Royaume de Dieu et le reste vous sera donné par surcroît" et, plus loin, "A quoi sert à l'homme de gagner l'univers, s'il vient à perdre son âme ?"
Dans le Deutéronome, nous apprenons comment Dieu a éduqué son peuple comme un père éduque son fils. Si Dieu a envoyé aux Hébreux des obstacles à franchir, des difficultés dans le désert, leur a fait sentir la faim et leur a envoyé cette manne quotidienne qui ne se conservait pas plus d'un jour, c'était "pour leur montrer que l'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Ce qui signifie deux choses : le bonheur est à trouver dans la fidélité aux commandements de Dieu et, ce même bonheur ne réside pas seulement dans l'accumulation des biens matériels mais aussi dans la compassion, la tendresse, l'entente entre les humains.
Les SDF disent qu'ils souffrent davantage de l'isolement, de la solitude que du froid.
Cette idée de modération et de bonne gestion des ressources, nous la retrouvons aussi dans la sagesse avec laquelle Joseph (celui qui a été vendu par ses frères et qui, pour cette raison, s'est retrouvé en Égypte) va interpréter le rêve du Pharaon. Si l’on vous annonce qu'il y aura 7 années d'abondance et 7 années de disette, en bon économe, vous allez faire des provisions pour affronter la famine qui s'annonce. Joseph applique la "bonne gestion" qui doit être celle de tout homme inspiré par Dieu.
Cette sagesse de bon sens, qui n'a rien à voir avec l'économie néo-libérale qui a comme but de "maximaliser" le profit, fait plutôt partie de l'économie domestique : où l’on apprend comment gérer son budget, prévoir des années difficiles, ne pas vivre au-dessus de ses moyens, ne pas gaspiller, accommoder les restes, raccommoder plutôt que jeter, éviter d'acheter des choses superflues, en un mot "vivre plus simplement pour que d'autres puissent simplement vivre" (Gandhi). Cela permettrait en tout cas d'éviter une des plaies de notre société de consommation : le surendettement qui pousse parfois les familles au suicide.
Une autre lecture des "années de vaches maigres" me fait penser à notre situation face à notre Terre aujourd'hui et au danger du réchauffement climatique. Nous venons de vivre deux siècles d'abondance pendant lesquelles nous avons cru que les ressources de la planète étaient inépuisables. Mais nous nous dirigeons vers des années de disette car nous nous approchons du moment où il n'y aura plus d'énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz). Qu'allons-nous faire ? Il faut des milliards d'années pour reconstituer des réserves de pétrole que nous avons épuisées en deux siècles.
« Nous traversons, en fait, non pas une crise économique comme les autres, mais une crise de notre modèle de croissance. Nous avons vécu ces dernières années comme s'il n'y avait aucune limite à nos besoins de consommation. Nous avons vécu largement au-dessus de nos moyens… Trop d'inconscience, trop de facilité, trop de gabegie » (les vaches grasses).
Une conversion s'impose. Les chrétiens n'ont-il pas un exemple à donner en ces temps troublés : s'inspirer dans nos mentalités, nos conceptions, notre comportement de la Bible qui nous invite au don, à la générosité et à la gratuité.
Il s'agit donc de promouvoir une autre manière d'être, de vivre, de consommer.
Gratuité, générosité, frugalité… Des valeurs évangéliques pour sortir de la crise ? Pourquoi pas ?
Jean-Marie Delcourt
JeunesCathos.org le site de la jeunesse catholique de Belgique. - mentions légales - plan du site - connexion
Rue des Prémontrés, 40 4000 Liège - 04/229 79 37 - secretariat@sdjliege.be
Questions ? Suggestions ? Remarques ?
Contactez la Webmaster (Sophie Gillot) : sophie.gillot@sdjliege.be - 04/229 79 35