Plusieurs attentats meurtriers ont été commis en ce mois de mars : Hillah (60 personnes), Ankara (34 personnes), Bruxelles (35 personnes), Al-Asyria (32 personnes), Islamabad (65 personnes). Celui qui nous a le plus touché est celui de Bruxelles parce que c’est tout près de chez nous.
Ces attentats commis volontairement par des personnes qui tuent, blessent ne peuvent que nous faire douter de nous-mêmes, de la capacité des services de sécurité à nous protéger, des religions, de l’humanité qui commet autant d’atrocité… Pour que le doute ne nous déshumanise pas, il faudra l’audace… beaucoup d’audace…
L’audace d’être vivant
La proximité de la mort peut aider à comprendre la richesse de la vie. Vivons à fond, apprenons à croquer la vie à pleines dents ; arrêtons de vivoter, de courir dans tous les sens jusqu’à perdre sens au lieu de prendre notre vie et celle des autres à la légère en la vidant de sa substance. Plutôt que de vivre comme des zombies ; osons la Vie. En vivant pleinement, chacun de nos gestes aura un goût d’éternité. Avant de mourir, cette question nous sera posée : « As-tu vécu avant de mourir ? » Parce que c’est cette vie qui nous ouvre l’espérance d’éternité.
L’audace de la fragilité
Quand les attentats arrivent près de chez nous, quand la mort frappe avec atrocité et horriblement à la porte de notre pays, de notre ville, de notre maison, quand elle touche nos proches, nous ne pouvons que sentir la fragilité et la faiblesse. On parle des « failles » dans les services de sécurité, les responsables politiques veulent démissionner. Oui, humainement, nous sommes faibles et la sagesse, c’est de l’accepter plutôt que de faire comme si. Osons la fragilité… Cette fragilité assumée ne sera pas une honte, mais une richesse, une chance de vivre la solidarité, la complémentarité et d’accueillir la différence. Dans le christianisme, on chante que de la croix jaillit la vie…
L’audace d’être sauvé
Ce n’est qu’en acceptant la fragilité que l’humain peut être sauvé. Saint Paul disait : « Car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort » 2 Co 12 et « Nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous » 2 Co 13, 4. En acceptant notre condition de fragilité dans le Christ, nous reconnaissons que l’amour est plus fort que la haine, le pardon plus fort que la vengeance, la vie plus forte que la mort ! La fragilité devient une grâce de salut.
L’audace d’être engagé
Devant une violence aveugle, il est plus facile de s’enfermer sur soi-même. Quand on manque de confiance, il est plus difficile de compter sur l’autre surtout quand ces « autres » sont ressentis comme des menaces potentielles. L’audacieux est celui qui veut apprendre pour dépasser les aprioris, celui qui prône le dialogue plutôt que la guerre, qui témoigne de la vie plutôt que de la mort, celui qui accueille la différence plutôt que de la repousser. L’audacieux est celui qui s’engage plutôt que de lâcher le combat de la vie.
Vivre à fond malgré la fragilité, accepter le salut offert et s’engager comme artisan de paix et d’un monde meilleur, voilà ce qui peut faire avancer notre humanité et nous redonner un peu plus de confiance.