Elle est devenue un mot-bateau, une injonction politique faite aux citoyens mais aussi aux éducateurs et aux associations : « Arrangez-vous pour que tout ce monde tienne ensemble et se tienne tranquille surtout ! »…. notamment pour permettre au « système » de continuer à fonctionner sans être perturbé par des remous sociaux trop importants.
Vivre n’est pas survivre, ni vivoter, ni végéter. L’être humain a droit à la vie, à « la vie en abondance » [1]. Et vivre bien, c’est forcément vivre ensemble. C’est pourquoi il nous faut nous réapproprier cette expression, lui rendre son sens fort. Refusons de céder à la peur, retrouvons l’enthousiasme, l’envie, l’être, le Désir de vie ! Vivre c’est avancer, construire, découvrir, créer, relier, aimer, rire. Et l’on pourrait ajouter « ensemble » derrière chacun de ces verbes, tant vivre seul et pour soi seul n’a pas de sens et n’est tout simplement pas possible.
Ce vivre-ensemble-là est autrement plus enthousiasmant que l’autre. Pour qu’il ne reste pas un vœu pieux, un beau rêve désincarné, il nous faut retrousser nos manches, ouvrir notre porte et nous mettre à l’ouvrage. Pour vivre ensemble, choisissons la justice sociale, car on ne peut pas vivre dans une société inégalitaire. Pour vivre ensemble, choisissons la rencontre, la découverte de l’autre, car on ne peut pas vivre ensemble si on ne se connaît pas. Pour vivre ensemble, choisissons l’altruisme, le collectif, la coopération, car on ne peut pas vivre ensemble si on vit « chacun pour soi ».