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Corentin L. , Volontaire en Terre Sainte pour un an renouvelable depuis septembre 2013...
Voilà trois mois que j'ai quitté ma Belgique natale pour rejoindre la Terre Sainte et Jérusalem. Trois mois de découvertes, de spiritualité, de rencontres, de travail, de joies et de peines... Trois mois qui ne sont que les premiers d'une année qui s'annonce des plus riches. Mais avant de vous partager une partie de mon expérience, laissez-moi vous présenter brièvement l'organisme avec lequel je suis parti en mission : la Délégation Catholique de la Coopération (DCC).
"Fondée en 1967, la DCC, ONG catholique de développement est le service du volontariat international de l’Eglise en France. Présente dans une soixantaine de pays la DCC accompagne chaque année plus de 500 volontaires. Ils agissent dans tous les domaines de développement et dans tous les types de métier."
La DCC prône des valeurs telles que l'ouverture à l'autre, le respect des dynamiques locales, l'engagement solidaire, la rencontre interculturelle et la priorité aux plus pauvres. Pour en savoir davantage, je vous recommande vivement la lecture de leur site internet : http://ladcc.org
Je vis donc aux abords de la Vieille Ville de Jérusalem, au sein d'un Hospice tenu par les Sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul. L'hospice possède un foyer de jeunes filles, un de jeunes garçons, une garderie et un foyer pour personnes handicapées adultes dans lequel je travaille. Les Chrétiens, Juifs et Musulmans sont accueillis sans distinction que ce soit au niveau des bénéficiaires ou du personnel.
Cheminement à Jérusalem
En partant en Terre Sainte, j'avais une réelle volonté de mieux comprendre les religions et ses croyants. Je me suis donc mis à visiter les différents Hauts Lieux tels que le Mont des Oliviers avec le Pater Noster, le Dominus Flevit, le tombeau de Marie des orthodoxes,... ; le Saint Sépulcre et les différentes communautés qui l'occupe, le Mur Occidental bordant l'esplanade des Mosquées,... J'ai eu l'occasion de partir en pèlerinage avec la paroisse de Jérusalem à Capharnaüm ou encore marcher dans le désert en direction du Monastère Saint George et de Jéricho. Sans oublier l'église de la Nativité à Bethléem ou de l'Annonciation à Ein Karem... Pour Noël, un petit groupe de volontaires et moi sommes partis repérer les petits chemins pour aller de Jérusalem à Bethléem à pied la nuit de Noël. Enfin, et peut-être aurais-dû commencer par là, je me suis procuré une bible que j'ai commencé à lire.
Tout cela amène à des échanges avec des croyants, des prêtres, des moines, des séminaristes, des Sœurs (consacrées ou non), des Juifs, des Musulmans ou encore d'autres volontaires. Toutes ces personnes qui peuvent, au fil du temps, m'éclairer sur les différents lieux et évènements bibliques ou talmudiques, et me montrent également différentes manières de vivre leur Foi. C'est donc pour moi un apprentissage d'une grande richesse. J'apprécie par exemple le fait d'assister à une messe dans une langue étrangère ou, plus récemment, d'assister à une veillée de Taizé.
Beaucoup de personnes formidables, de jolis partages qui redonnent envie de croire en l'humanité. Malheureusement, cela me montre aussi - il faut le dire - les mauvais côtés de la religion à travers l'extrémisme, la fermeture, l'instrumentalisation,... et ce au sein des trois grandes religions. Comme me l'a dit un séminariste "A Jérusalem, on se rend compte qu'il ne suffit pas de prier et de croire pour être quelqu'un de bien". Connaître les textes par cœur, c'est bien, transposer les valeurs énoncées dans sa vie, c'est mieux.
Ici, on vit aussi au rythme des religions et de leurs fêtes. Le vendredi c'est le jour de repos chez les musulmans, puis vers 16h on entend le shofar qui résonne dans la ville, marquant le début du Shabbat qui dure jusqu'au samedi soir et le dimanche c'est au tour des chrétiens... C'est déroutant au début, d'autant que cela ne s'arrête pas là! Par exemple, début septembre, les Juifs ont fêté Yom Kippour "le jour du Grand Pardon" le pays était littéralement à l'arrêt : autoroutes et aéroports fermés, les médias ne transmettaient plus,... Rien! C'était extraordinaire de sortir dans la rue et d'observer un calme plat en pleine après-midi! Il y a eu les fêtes de Soukkot ou de Hanoukka mais aussi la fête de l'Aïd pour les Musulmans. Autant de célébrations et de traditions vécues par tous, pleinement. De façon plus proche, il n'est pas rare d'entendre par exemple "je ne peux pas venir, j'ai les vêpres a 17h" ou encore "holala, mais quand est-ce que je vais aller à la messe dans cette grosse journée qui se prépare, tant pis je me lèverai a 5h pour aller à l'autre bout de la ville...". Autant dire que je n'ai pas l'habitude de cela.
Vivre ensemble
Lorsque j'étais enfant, mon école primaire avait nommé son règlement le "Vivre Ensemble", je repense à lui parce qu'ici, il prend tout son sens... Toutes les communautés doivent vivre ensemble dans ce petit monde qu'est Jérusalem. Même au sein d'une même religion, ce n'est pas évident, l'exemple le plus flagrant étant le Saint Sépulcre qui est fermé chaque soir par les musulmans incarnant la neutralité dans les conflits internes des différentes communautés Chrétiennes... L'esplanade des Mosquées qui est gardée par l'armée israélienne, la même armée qui surveille les check-points de sortie de Palestine. La vieille ville est découpée nettement en quatre quartiers (musulman, chrétien, juif et arménien) et c'est parfois surprenant de marcher et de soudain changer d'ambiance, changer de langue, changer de monde.
Un peu à la manière de quelqu'un qui viendrait vivre à Bruxelles et qui devrait choisir le flamand ou le français, j'ai dû choisir au niveau des langues entre l'hébreux et l'arabe... J'ai opté pour l'arabe car je l'utilise avec l'anglais au travail. De ce fait, c'est un peu délicat d'aborder le sujet de la langue avec les juifs, de même pour ceux qui apprennent l'hébreux et qui parlent aux arabes... Je tiens d'ailleurs à préciser qu'il y a énormément d'arabe chrétien ou, en tout cas, non musulman ici. C'est une erreur de confondre "arabes" et "musulmans" de même que "Israéliens" et "juifs"...Ont peut ainsi rencontrer des gens de culture arabe, de religion Chrétienne et qui ont la nationalité Israélienne! De même, il y a par exemple une paroisse chrétienne qui parle Hébreu.
Comme je le disais donc, dans cette ville, croiser un juif ultra-orthodoxe suivi d'un moine dans le quartier musulman est tout à fait courant. Parfois nos proches nous contactent (nous, volontaires) et nous demandent si tout va bien car ils ont vu aux informations de nouveaux affrontements... bien souvent nous ne le savions pas. Par contre, d'autres volontaires ont déjà dû être évacués du tram suite à une alerte au colis suspect. Ici, il faut accepter de passer un portique anti-métaux très régulièrement ou encore de croiser des hommes armés d'un "simple" pistolet ou d'une mitraillette, en habits militaire ou non. Cela peut paraître impressionnant mais on s'y habitue vite.
Ce pays, comment ne pas vous en parler, est tout de même divisé en deux... ce mur impressionnant découpe le paysage! Je crois que je me rappellerai toute ma vie ce premier passage au "gros" check point de Bethléem... marcher le long d'un mur dans des files grillagées de tout côtés, cela faisait froid dans le dos... le monde est - encore une fois - bien différent de l'autre côté... Je ne prendrai pas de position par rapport à ce mur mais je dirai simplement qu'il est remarquablement tagué/peint du côté palestinien : des dessins de paix, de soif de liberté et de religions. Ces trois premiers mois me rappellent juste ce qu'est la liberté de notre Belgique natale.
De façon plus détendue, j'ai envie de vous partager également la partie découverte de mon volontariat : pouvoir partir se baigner dans les eaux salées de la mer morte en à peine une heure de bus ou encore pouvoir marcher sur la crête du Maktesh Ramon (le plus grand cratère d'Israël) et aller se baigner dans la mer rouge en observant des milliers de poissons multicolores qui se faufilent dans les coraux... J'ai aussi eu l'occasion de monter en Galilée pour observer les oiseaux migrateurs venir se poser sur les plaines et les marais. Dormir à la belle étoile en plein désert et marcher dans les canyons locaux ("Ein" en hébreux ou "Wadi" en arabe)... Sans oublier bien sûre le plaisir d'admirer Jérusalem recouvert d'un épais mentaux blanc suite à de belles chutes de neige. Plus le temps passe et moins je pense que j'aurai le temps de tout voir en un an tellement ce pays regorge de richesses.
En d'autres mots
Vivre à Jérusalem, c'est d'abord être au cœur des trois grandes religions monothéistes, le Christianisme, le Judaïsme et l'Islam. Ces trois cultes, et leurs branches qui cohabitent dans un espace restreint chargé d'histoires et de symboles. Vivre ici, c'est comprendre pour s'y retrouver, observer et écouter pour trouver son chemin. C'est prendre le temps de comprendre ce qui s'est passé et se surprendre à frissonner ou avoir une boule au ventre en observant l'Histoire... et le présent.
Vivre à Jérusalem, c'est aussi découvrir un pays, avec ses cultures, ses joies et ses difficultés. Admirer ses paysages à couper le souffle, flotter dans la Mer Morte ou plonger dans les coraux de la Mer Rouge. Marcher dans le désert aride ou sur les plateaux fertiles du Golan.
Vivre a Jérusalem, c'est vivre chaque journée intensément et ne pas voir le temps passer.
Vous l'aurez compris, j'ai encore envie d'en découvrir davantage car ces trois premiers mois ne sont qu'un aperçu de la vie à Jérusalem et me laisse encore "sur ma faim".
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