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Je partais avec une situation globale fort stable, que ce soit au niveau familial, professionnel et même spirituel. Une stabilité qui se présente d’un côté comme un roc inébranlable sur lequel on peut bâtir sa vie et de l’autre côté comme socle d’une immuabilité routinière.
Le Chemin de Compostelle se présentait donc pour moi comme une possibilité de me forger une vue d’ensemble sur ma situation, ou comme le disait Douglas dans le Pecten n° 130 : « Prendre du recul par rapport à la vie que l’on mène. Faire ce pèlerinage en tant que retraite spirituelle pour se retrouver face à soi-même. »[i], mais aussi pour, comme l’évoquait Coline dans le même ouvrage, « me retrouver et me ressourcer ».
Une fois que je me serais posé, mon but était aussi d’aller de l’avant, de trouver de nouveaux défis, de nouveaux chemins, sans pour autant abandonner tout ce que j’avais déjà réalisé ou acquis. Si je prends les mots d’Alice de la revue déjà mentionnée, je voulais faire un « nettoyage de printemps intérieur »[ii]
En marchant, surtout durant 78 jours, on a le temps de réfléchir, de se poser, de remettre sa vie en question, de confirmer ou de réfuter les choix que l’on a faits. Ces réflexions solitaires sont naturellement agrémentées par une myriade de discussions que ce soit avec des gens inhérents au chemin (d’autres pèlerins, des ecclésiastiques ou des personnes interpellées par mon statut de jacquet) ainsi que des personnes quelconques ayant croisé mon chemin par hasard (des pharmaciens, des routiers, des marchands, des hôteliers).
Au fil des jours, on rumine, les choses auxquelles on pense se combinent, s’agrémentent d’expériences diverses, d’avis d’autres personnes, de pensées et d’approfondissements personnels. Ceci semble aussi avoir été le cas pour Alice : « Les réponses à mes diverses questions construites de toutes mes rencontres commençaient à se nuancer autrement… »[iii]. Je ne pense pas qu’il faut partir en route avec des questions bien précises en espérant une réponse ciblée, mais plutôt qu’il faut oser se laisser porter par le Chemin de Compostelle. S’il y a un maître mot qui doit être digne de notre confiance, c’est bien la « providence ». C’est une épreuve qui m’a permis d’approfondir ma relation avec Dieu, moi-même et les autres.
Mais c’est aussi au sein de différentes activités proposées que j’ai pu enrichir ma perception des choses, que ce soit lors des vêpres des congrégations abbatiales, aux réunions du groupe de réflexions de Grañon ou lors des repas partagés de différentes albergues.
Après le Chemin, vivre sa vie comme avant ? Je ne crois pas que ce soit possible si le pèlerinage a été fait en profondeur. Ce qui se fait presque automatiquement si l’on est en marche durant des mois.
Pragmatiquement, qu’est-ce que j’ai changé dans ma vie quotidienne ? Évoquer mes études supplémentaires en « sciences du travail » ne devrait sûrement pas être omis, mais je dirais aussi que j’ai pu m’épanouir bien plus dans ma vie familiale, sentimentale et professionnelle. J’ai aussi commencé différents projets ; que ce soit l’écriture d’articles, la réalisation de vidéos pédagogiques, certaines recherches supplémentaires dans les domaines sociologiques et scientifiques, le développement d’activités de soutien, d’activités pédagogiques et même d’activités religieuses.
Tout comme Alice le disait dans le Pecten n° 130, « Je me cherche toujours aujourd’hui et je ne sais toujours pas où trouver toutes les réponses à mes questions. »[iv], je sais bien qu’il y a pas mal de domaines pour lesquels j’aimerais encore trouver des solutions, des voies et qu’il y en aura encore d’autres qui viendront s’y ajouter.
Le pèlerinage ne répondait pas péremptoirement aux questions que je ne me posais pas avant ou durant mon périple, mais le Chemin m’a ouvert les yeux sur une direction que je désire suivre. Les nouveaux choix qui me sont proposés après ma pérégrination peuvent alors être mis en relation avec cette optique adoptée et les décisions prises sont d’autant plus fondées.
[i] Hiffe Francis, 2018, « Motivations d’un groupe de jeunes partis le 04 septembre 2017 de O’Cebreiro… », Pecten, n° 130 (décembre), pp. 29-30.
[ii] Cordier Alice, 2018, « Hé, papa… », Pecten, n° 130 (décembre), p. 38.
[iii] Cordier Alice, 2018, « Hé, papa… », Pecten, n° 130 (décembre), p. 38.
[iv] Cordier Alice, 2018, « Hé, papa… », Pecten, n° 130 (décembre), p. 38.
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