Carême lancé à plein régime

Carême lancé à plein régime

Dès le mercredi des cendres jusqu’à la vigile pascale, l’Eglise vit un temps dynamique avec trois points forts, la prière (relation à Dieu), le jeûne (relation à soi-même), l’aumône (relation aux autres…). C’est un temps de remise en question, de réajustement et de prise de résolutions pour des bonnes actions !

Cependant, il y a le risque de tomber dans un piège ! Notre société des « self made » (qui s'est fait tout seul) où on croit que pour réussir il faut « faire » et « se faire », « se battre et s’en sortir », le danger, c’est de croire que le carême est une compétition qu’il faut réussir et que cette réussite « à la sueur de mon front » ne dépend que de moi et moi tout seul. A partir de ce moment, ça devient individuel et individualiste !

La question à se poser c’est : « est-ce que je suis capable de prier tout seul sans le secours de Dieu ? ». Ne serait-ce pas un peu narcissique ? Qu’est-ce que le jeûne sans Dieu ? Ne serait-ce pas faire régime ou me priver de l’une ou l’autre chose juste pour mon bien être et mon équilibre individuel ? Comment comprendre la gratuité, le sens du service aux autres, la force de la faiblesse sans passer par la croix, sans Dieu ? Ne serait-ce pas une recherche de soi ?

Plutôt que de se lancer « moteur à plein régime », de mettre toute l’énergie dans la volonté de faire avec le risque de s’épuiser, le véritable dynamisme du carême c’est se laisser faire. Au lieu de se convertir, laisser Dieu convertir, prier, jeûner et rendre service. Aller à la rencontre du Christ au désert, se laisser toucher par lui pour vivre avec et comme lui. Le carême vu comme ça est source de joie profonde qui ne peut se vivre qu’en communauté. Bon temps de carême, bonne fête de Pâques.

Eric N.