Récemment, j’ai eu l’occasion d’aller à Taizé avec un groupe scolaire dont 3 jeunes musulmans. Quelle belle occasion de se rencontrer, d’échanger.
La participation de jeunes musulmans peut paraître étonnante. Elle fut enrichissante car elle a donné l’occasion de nous laisser interpeler réciproquement sur nos traditions religieuses respectives et apprendre à mieux connaître la religion de l’autre.
Vivre ensemble, prendre en compte notre société multiculturelle et multifonctionnelle est un défi pour aujourd’hui. L’école est au cœur de cet enjeu car elle favorise la rencontre. Le cours de religion, quoi qu’en disent certains, permet aux jeunes de réfléchir leur tradition religieuse et d’apprendre à mieux la connaître, condition essentielle pour réussir tout dialogue. Ce cours est à ce titre un rempart précieux contre le traditionalisme ou le radicalisme auxquels n’échappe aucune religion. Sans doute un cours philosophique commun à tous les élèves est une bonne proposition mais pas au détriment du cours de religion. Ce serait regrettable d’autant qu’il est souvent un cours qui met en dialogue, qui structure la pensée, qui jette des passerelles.
Le vivre-ensemble nécessite d’aller « habiter chez l’autre », découvrir qui il est, ce qu’il vit au-delà de tout ce qui peut faire difficulté. Chaque tradition a ses propres richesses et mérite d’être visitée.
Notre pastorale des jeunes est questionnée sur tout ceci également. Elle ne peut se tenir à l’écart des grands enjeux de notre époque. Comment peut-elle s’y ouvrir davantage ?
