« Le bonheur n'est pas une destination à atteindre mais une façon de voyager »… Lors de la dernière messe de Noël au Collège Saint-Quirin, il y a presque un an, une jeune fille de rhéto citait cette phrase de Margaret Lee Runbeck. La phrase me vient en tête en cette période de la Toussaint. Nous pouvons dire que la sainteté n’est pas un but à atteindre mais une façon de vivre. Celle-ci est avant tout un état de vie, avant d’être un idéal à attraper. Elle ne doit pas nécessairement se manifester dans la rue, mais elle se manifeste dans le quotidien. Elle est pour tous mais personne ne peut prétendre la posséder, la maîtriser et en faire sa propre production.
Les saints sont des personnes habitées par l’immensité de Dieu et qui la manifestent, souvent malgré eux. Ce ne sont pas des hommes et des femmes parfaits, mais des personnes qui, à travers leurs vies, à travers leurs faiblesses et leurs fragilités ont témoigné de l’amour qui les habitait. Ces sont des hommes libres qui se savent aimés tels qu’ils sont et qui, à travers leurs choix, montrent que l’homme est comme un vase fragile, souvent fissuré par les secousses impitoyables de l’existence, la sainteté est comme les sillons des lumières qui, éclairant de l’intérieur, passent à travers ces micros ou macros fissures pour illuminer tout autour. Les saints ne sont pas éloignés de la croix, pour eux, elle est le signe que la vie est victorieuse et que la mort est un passage.
C’est pour cela que la sainteté se manifeste dans la joie de vivre au quotidien, une joie qui passe à travers les épreuves, une joie forte et profonde qui ne se laisse pas étouffer par les contraintes et les souffrances.
Oui, osons être des saints, joyeux de choisir la vie, ne la fuyons pas, elle est nous est donnée gratuitement, ne courons pas derrière, elle est en nous ; ayons le courage de la vivre, illuminée par nos grands frères et sœurs qui sont passés et osons la passer aux autres comme témoins. Bon mois de novembre.
