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« L'éducation est le principal défi de notre société ». Celui qui affirme cela a une longue expérience des jeunes en difficulté. Il est éducateur à la suite de Don Bosco. D'autre part, sa réflexion s'appuie sur sa formation et les nombreuses fonctions qu'il a exercées (...).
Il a fait un exposé très riche où chacun pouvait retrouver une situation qu'il avait vécue lui-même. Voici quelques échos.
Lors d'une rencontre avec un collectif d'habitants inquiets pour leurs enfants, il constate ceci : les jeunes partagent leur temps entre la famille, l'école et la rue, trois lieux dans lesquels ils ont un comportement différent. Les adultes qui les accompagnent : parents, enseignants, « aînés », s'accusent mutuellement : « c'est la faute de l'école », « non, c'est la faute des parents »...
Il faudrait créer du lien entre ces adultes, il faudrait de la cohérence entre eux.
Notre époque, comme celle à laquelle a vécu Don Bosco, vit une mutation profonde sans retour en arrière possible, et cela s'accompagne chaque fois d'une turbulence de la jeunesse. Il faut s'adapter à la situation.
Comment ? En suivant les intuitions de Don Bosco.
Il faut réhabiliter l'affectif. L'autorité est moins liée au statut de l'adulte qu'à la qualité de la relation qu'il entretient avec le jeune.
Il faut décoder les phénomènes de violence. C'est leur apprendre à gérer la frustration, les pulsions agressives. Cela dépend de notre comportement éducatif.
Dans notre société en « mutation » (il refuse le terme de « crise »), on constate trois mutations.
le primat de l'affectif sur l'institutionnel.
C'est arrivé dans la famille vers 1960 : on ne s'aime plus ? on se sépare. Cela fragilise la famille.
Il est devenu difficile de dire non à un enfant. Or il est important que le jeune se coltine à un adulte pour qu'il ne se croie pas tout-puissant. Le parent doit être le témoin de l'amour et de la loi.
Aujourd'hui, l'école est devenu le seul lieu où la société impose des règles.
le primat de la culture entre pairs : les copains.
Ils ne quittent jamais l'univers des copains : le GSM... même pendant les repas. Cela marginalise la famille.
Exister au regard des copains est plus important qu'au regard de l'institution.
le primat de l'instant sur la durée.
Il faut tout, tout de suite ; on ne sait plus attendre. Or, il faut préparer demain, « enthousiasmer » les enfants sur leur avenir. Mais la société nous propose une vision pessimiste de l'avenir et beaucoup de jeunes sont pessimistes. Dans ce contexte, quel sens cela a-t-il de faire des études ?
Comment relever le défi de l'éducation selon la pédagogie de Don Bosco ? Il y en a trois.
Le premier : il faut rétablir la confiance entre jeunes et adultes. Car, dit-il, on se soumet à un pouvoir, mais on obéit à une autorité (en qui on a confiance).
C'est pourquoi l'adulte doit être crédible : il faut qu'il y ait une cohérence entre ce qu'il dit et ce qu'il fait.
Il doit aussi être bienveillant : ne jamais identifier le jeune à son comportement : « t'as fait une connerie » et non « t'es un con ».
Et enfin, il doit être juste. L'injustice, l'humiliation conduisent souvent à la violence.
Deuxième défi : les adultes et les jeunes doivent faire alliance.
Mais pas d'amour sans loi et pas de loi sans amour. Je te dis non parce que je t'aime.
Troisième défi : les adultes doivent être témoins, porteurs d'espérance.
Ne pas gémir sur son temps. Voir l'enfant tel qu'il est encore et l'adulte qu'il est appelé à devenir. L'éducateur transmet un héritage et il amène à inventer l'avenir : dans le savoir, dans la foi... pas à copier le passé.
Il faut des adultes qui croient dans les ados, qui les aiment comme ils sont et non pas comme ils voudraient qu'ils soient. Des adultes cohérents qui disent aux jeunes : « j'ai besoin de toi , j'espère avec toi pour construire un monde plus juste, plus fraternel. »
En réponse aux questions, J-M Petitclerc a encore insisté sur le fait qu'il ne faut pas réduire quelqu'un à son acte. « il a commis tel délit » et non « c'est un délinquant ». Il faut « sanctionner » l'acte et non « punir » la personne. Ne pas sanctionner, c'est déresponsabiliser, mais il faut des sanctions pertinentes, cohérentes.
Le public était nombreux, très intéressé. De cet exposé, chacun aura pu retirer quelque chose pour sa réflexion et son action.
Merci à J-M Petitclerc.
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