Un voyage dans autre Syrie et une formidable preuve de résistance.
Dans « Daraya », ce n’est pas une fenêtre mais une baie vitrée qu’ouvre le comédien Philippe Léonard, avec vue imprenable sur la Syrie.
Pas celle rabâchée par les infos en continu, mais une Syrie charnelle et inattendue.
Le comédien nous transporte dans les sous-sols d’une cité embastillée, au cœur d’une bibliothèque secrète.
Alors que pleuvent les bombes sur Daraya (l’un des berceaux du printemps syrien de 2011), une poignée de jeunes syriens improvise cette agora souterraine.
D’une sobriété extrême, «Daraya» dégage une profonde chaleur humaine, redonnant un visage et une âme à des êtres effacés, banalisés par le rouleau compresseur de l’actualité.
Lui-même désarmé sur son plateau dépouillé, le comédien devient passeur à son tour. Il devient le lien, ténu, entre cette tragédie lointaine et nous. Il devient la preuve vivante que la parole est invincible et que les livres sont plus forts que la haine.
Une belle et incroyable histoire qui ne peut que faire naître en nous une multitude de questions. Comme par exemple : « Et moi ? S’il y avait la guerre, comment ferais-je pour résister ? Et d’abord, résisterais-je ? Que ferais-je pour rester humain et tenir à distance la barbarie ? » .
Une pièce (D’après «Les passeurs de livres de Daraya» de Delphine Minoui qui a reçu le coup de cœur de la presse aux Rencontres de Huy de 2018) simple, belle, humaine, touchante… et au cœur de l’actualité.
Bon à savoir :
De mi-octobre à mi-décembre 2019 (selon différentes tranches horaires possibles) l’AJILE (ex-Confédération parascolaire) et le CNCD-11.11.11. proposent une animation en classe pour explorer la Syrie d’hier et d’aujourd’hui, revenir sur les moments forts de la pièce et pour questionner ensemble l’acte de résistance.