« Une Église jeune, témoin de la joie de l’Évangile »

J’ai 25 ans. L’Église et moi c’est toute une histoire, un chemin, pas évident dans la société dans laquelle nous vivons. La difficulté de vivre sa foi, de découvrir le Christ est vécu par beaucoup de jeunes. Je vous propose ici un témoignage alliant expérience personnelle et travail d’animateur au SDJ.

Du 10 au 13 décembre a eu lieu à Rome le Congrès de la pastorale des jeunes d’Europe, organisé par le Conseil Pontifical pour les Laïcs et le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe sur le thème « Une Église jeune, témoin de la joie de l’Évangile ».
Y ont pris part plus de 130 délégués des Conférences épiscopales d’Europe, parmi lesquels des évêques, des responsables pastoraux, des jeunes et des représentants d’associations, communautés et mouvements ecclésiaux qui travaillent dans le domaine de la pastorale des jeunes.

Je faisais partie de la délégation belge et j’ai pu rendre compte de nos expériences diocésaines. Je vous propose un petit partage sur cette expérience.

Ce congrès fut l’occasion pour les pays d’Europe de partager leurs expériences d’Église pour les jeunes et de construire, à la lumière de la parole de Dieu et de l’exhortation apostolique du pape François, « Evangelii Gaudium », l’avenir de la pastorale des jeunes.

Nous vivons dans une société en constante évolution, dans un climat global d’indifférence à la foi. Les jeunes et l’Église vivent dans cette société. Nous ne l’avons pas choisi, nous sommes des nomades cherchant des points de repère sûrs.

Nous sommes invité à considérer notre époque avec le regard du Christ, à y reconnaître les signes d’amour, d’espoir. C’est bien l’esprit dans lequel nous avons tous travaillé, dans un grand dynamisme, empreint d’espérance. Tous, organisateurs, évêques, jeunes, dans ce même élan lancé par le pape François. « Ne nous laissons pas voler la joie de l’évangélisation, l’espérance et l’Évangile, la force missionnaire ! » (Evangelii Gaudium n°83, 86, 97,109)

Les jeunes, une rencontre à construire

Dans une lettre écrite à l’occasion de cette rencontre, le Pape François rappelle que la mission des pastorales des jeunes nous invite au service. Plus que la promotion d’activités, il importe de développer un cheminement aux côtés des jeunes, un accompagnement dans le contexte compliqué où ils se retrouvent.

Nous sommes invités à rencontrer les jeunes, là où ils se trouvent, à comprendre ce qu’ils vivent. L’accent est mis sur l’écoute de la personne, pour l’aimer telle qu’elle est, là où elle se trouve : dans les mouvements de jeunesse, écoles, bars, festivals,… L’évangélisation commence par la rencontre !

Les jeunes ont besoin de passer d’une foi sociale, culturelle à une foi vécue et ils ont besoin d’être accompagné. Ils ont besoin de l’engagement d’adultes pour les aider à choisir la vie.

Être engagé, c’est vivre notre baptême, c’est témoigner de nos choix de vie, un langage qui peut se faire sans mots, par des actes concrets.

Il veut prier mais il ne sait pas. Il cherche le Christ mais ne le connaît pas. Il a besoin de vous !

La force des JMJ

Nous avons beaucoup parlé de la puissance des Journées Mondiales de la Jeunesse, cet événement marquant dans la vie des jeunes. Voici quelques points marquants qui nous invitent à tous nous mobiliser pour permettre aux jeunes de vivre ces rencontres.

• Cohésion : les JMJ offrent un sentiment d’appartenance à une Église qui les aide à grandir : je ne suis pas seul. Un des objectifs des JMJ est d’ouvrir l’horizon des jeunes. Leur vision de l’Église change du tout au tout.

• Diversité : dans la différence je ne me sens plus seul.

• Enthousiasme : un élan positif qui fait avancer, un sentiment d’appartenance à une communauté au milieu d’une société individualiste indifférente.

• Prière : pour beaucoup de jeunes c’est une première expérience de foi, de rencontre avec Dieu. Les jeunes y découvrent un goût pour la prière et souhaitent la prolonger.

• Vocation : les JMJ peuvent faire naître des vocations. Ils sont l’occasion de nous poser les vraies questions, de faire mûrir nos choix.

• Événement : les JMJ, ce n’est pas seulement une semaine. Il y a un avant, un pendant, un après. En faire un événement durable est très important, mais n’attendons pas que cet événement remplisse nos églises de jeunes. C’est plutôt un premier appel, une expérience qui ouvre un chemin dans le cœur des jeunes. Et c’est un excellent investissement ! L’église sème quelque chose, et nous devrons peut être attendre des années avant que ça germe. C’est cela la joie de l’Évangile !

Je pense que cette expérience doit servir de tremplin pour une conversion de la pastorale des jeunes. Notre Église nous invite à la confiance, à l’espérance qui se trouve dans la jeunesse. Vivons notre joie de l’Évangile pour lui témoigner de cette foi qui nous fait vivre.

Au boulot donc ! Rencontrer, vivre par des actes concret notre baptême, chaque Chrétien peut le faire. Que cette période de fête soit véritablement l’occasion de s’ouvrir à l’Autre, s’intéresser gratuitement à l’Autre, l’aimer tel qu’il est.

Pierre-Louis