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La postérité a associé au nom de François celui de la ville où il est né, Assise. Tel était l'usage réservé à ceux dont la notoriété dépassait les limites d'une cité.. Mais pour François ce rapprochement va bien au-delà d'une simple référence. Il semble difficile d'évoquer François, ses actes et son idéal sans rapprocher tout un paysage et sans fouler--au moins par l'imagination-- la terre d'où il est parti prêcher la pauvreté évangélique et vers laquelle il n'a cessé de revenir.
C'est dans cette ville, qu'au XIII ° siècle, des jeunes, turbulents comme partout, se grisent à l'insouciance de leur adolescence. Parmi eux, un "roi", le plus charmant, le plus malin, le plus riche aussi, il s'appelle : Francesco. En réalité il aurait dû avoir comme prénom : Jean, comme le Baptiste, mais son père, Pierre de Bernadote était absent ce jour-là : il était sur le chemin qui le ramenait d'un voyage en France, un voyage d'affaires pour ce marchand drapier toujours prêt à se déplacer de foire en foire. A son retour, Pierre change le nom de son fils, il s'appellera Francesco, le "français", en hommage au pays d'origine de son épouse, Donna Pica, originaire d'une noble famille provençale.
François grandit donc dans une famille bourgeoise et tout naturellement il aurait dû reprendre le riche négoce de son père. Mais Dieu en a décidé autrement et attend le jeune homme au tournant….
La conversion de François va se faire par étape, très progressivement.
En 1202, une guerre éclate entre Assise et Pérouse, la ville voisine. François qui a vingt ans et qui rêve de devenir chevalier, part pour la folle entreprise, espérant remporter avec ses concitoyens une victoire éclatante. Mais la gloire n'est pas au rendez-vous. Les asiates sont défaits et François est fait prisonnier. A prix d'argent, son père le fait libérer. Cette année d'emprisonnement, remplie d'humiliation et de privations va susciter en lui un regard nouveau sur la vie et sur le monde.
Des mois se sont écoulés. Quelque chose, semble-t-il, s'est brisé. François a perdu la flamme qui l'habitait et qui lui procurait cette joie de vivre de tous les instants.
Mais un jour, plus morose et désœuvré que jamais, il fait la rencontre d'un pauvre homme, un chevalier que des revers de fortune ont réduit à la misère. Reproduisant le geste de St Martin, il donne sans hésitation son manteau au chevalier déchu puis rentre aussitôt à Assise, surpris par son propre geste et réconforté par cette rencontre.
Il comprend insensiblement que le métier des armes autant que le négoce ne sont pas faits pour lui et que la mission qui doit être la sienne va bien au-delà d'un simple combat terrestre.
Maintenant François en a fini avec les fêtes. Il donne gracieusement aux pauvre. Désormais, il prend l'habitude de se retirer seul, dans la campagne, et là il prie longuement. Quand il revient en ville, souvent vêtu de haillons, ses amis se moquent de lui et son père réprimande ses nouvelles lubies. Seule sa mère le soutient et comprend que la vocation de son fils est un combat avant tout spirituel. Certes, à ce moment, la vocation de François est toujours incertaine, mais il entend se prouver à lui-même qu'il est digne d'une grande mission. Pour cela, il recherche un renversement radical des valeurs qui ont été les siennes pendant sa jeunesse insouciante.
Ainsi, quand, sur son chemin, il voit une église, là où auparavant il passait allégrement son chemin, il entre et prie. Un jour qu'il remontait en direction d'Assise, depuis la plaine, il reconnaît la silhouette délabrée de la vieille chapelle Saint-Damien. Il pénètre dans le modeste sanctuaire à demi ruiné. Au-dessus de l'autel est suspendu un grand crucifix peint montrant l'image d'un Christ glorieux. Le jeune visiteur se prosterne et à peine redressé, il entend Jésus lui dire : " Va, François et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine". Et sans se poser plus de questions, il se met immédiatement à l'ouvrage. En puisant dans les caisses de son père, François entreprend la restauration de l'oratoire San Damiano. Mais c'est la goutte qui fait déborder le vase. Tant qu'il s'agissait de faire la fête avec ses amis, Pierre Bernadote avait fermé les yeux sur les dépenses de son fils. Mais cette fois, c'en est trop, son fils était en train de le ruiner. Il voulait à tout prix récupérer son argent et il n'hésita pas à traduire son fils devant le tribunal de l'évêque.
Ce fut une scène mémorable. Tout Assise accourut comme au spectacle. L'évêque conseilla à François de restituer à son père l'argent qu'il lui avait dérobé pour la réparation de la chapelle. François ne fit aucune objection. Ensuite, en un geste spectaculaire dont il avait le secret, il ôta tous ses vêtements, les restitua et, nu comme au jour de sa naissance, il déclara à son père: " Jusqu'ici, je t'ai appelé père sur la terre, désormais je peux dire avec assurance : "Notre père qui est au cieux" puisque c'est à lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi." L'évêque couvrit alors la nudité de François de son manteau.
Cet épisode est véritablement prophétique, il signifie d'abord la rupture définitive entre François et le monde de l'argent, ensuite il manifeste sa volonté de réformer l’Église mais toujours en accord avec les autorités ecclésiastiques.
Pour comprendre ce comportement, sans doute faut-il revenir au Crucifié de San Damiano et à sa demande de réparer la Maison de Dieu qui tombe en ruine. En effet, en se faisant expliquer un jour le passage d'évangile sur l'envoi des disciples en mission : "Allez proclamer la venue du Royaume des cieux. N'emportez ni or, ni argent, ni sac de voyage, ni tunique de rechange, ni chaussures, ni bâton…", François comprend que sa vocation, ce n'est pas seulement remettre pierre sur pierre dans les églises délabrées mais c'est de revenir à l'évangile de la mission et de la pauvreté. C'est aller vers les hommes, comme les disciples envoyés par le Maître; c'est imiter Jésus qui a voulu devenir l'un de nous et cheminer, humble et pauvre, sur les routes du monde pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Mais de plus, quand François prie devant le crucifix de la petite église San Damiano, il découvre la véritable image de Dieu, en rupture radicale avec l’Église de son époque et avec le monde marchand qui grandit sous ses yeux. Durant de longues heure de méditation, il regarde le Christ en croix. Non, vraiment ce Dieu là ne ressemble en rien à celui des Seigneuries d'Eglise; ce n'est pas le Dieu des guerres féodales ni des croisades. Ce n'est pas davantage le Dieu des privilégiés dont fait partie sa famille, le Dieu des riches marchands. Il n'a rien à voir avec l'argent et le pouvoir. C'est tout le contraire. Il est au plus bas de la détresse du monde. Il s'est plongé dans cette détresse. A l'imitation de son maître, François va lui aussi quitter l'univers facile et superficiel de l'argent pour côtoyer les pauvres, les lépreux, les misérables. En se rendant attentif chaque jour à la misère du petit peuple, François découvre l'envers de cette société "communale" qui débouche souvent sur de nouvelles inégalités sociales et sur de nouvelles oppressions.
Pourtant pour ce peuple, qui s'est débarrassé de la tutelle des seigneurs et des féodaux, l'espoir est déçu. Beaucoup s'aperçoivent qu'ils n'ont fait que changer de maîtres et mesurent maintenant les ravages de l'argent. Frustrés dans leur attente, ils continuent de rêver d'un monde meilleur. Il ne rêvent pas de puissance mais d'un peu de bonheur, d'une communauté humaine plus libre, plus fraternelle. Celle des premiers chrétiens qui mettaient tout en commun, celle des communautés franciscaines que François va mettre en route...
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