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En écoutant un reportage sur le séisme, une réflexion d'un japonais m'a interpellé : « Ne devrions-nous pas, disait-il, faire un examen de conscience ? Ne sommes-nous pas un peu responsables de ce qui nous est arrivé, en misant tout sur la consommation et par voie de conséquence sur le tout au nucléaire pour nous fournir l'électricité dont notre société avait besoin ? » En fait, cette prise de conscience ne concerne pas seulement le Japon, mais, comme une onde de choc, c'est toute la planète qui se pose ces questions. Même en Inde, où lors d'une manifestation contre la construction de six réacteurs nucléaires par Areva (EPR), un manifestant a été tué au cours d'affrontements avec la police.
En effet, si on ne veut pas détruire toute la planète, il est grand temps de tirer les leçons de deux catastrophes majeures que sont Tchernobyl et Fukushima et donc de cesser de jouer les apprentis sorciers, à la fois pour des raisons idéologiques et économiques.
Ces deux catastrophes vont complètement modifier notre rapport à l'atome. Contre le discours scientifique dominant, un esprit critique commence à voir le jour. Les experts n'ont pas toujours raison, un doute sur leur infaillibilité s'installe dans les esprits : le progrès technique peut échapper à leur maîtrise. A Fukushima, on a vu, en direct à la télévision, les ingénieurs incapables de dire ce qui se passait dans le cœur des réacteurs car la radioactivité les empêchait d'approcher. Sans parler de la valse des hélicoptères tentant désespérément de refroidir les réacteurs accidentés. On sait maintenant -grâce aux survivants de Tchernobyl- qu'il n'existe aucun « retour à la normale » possible après une pollution nucléaire de grande ampleur. Les conséquences de telles catastrophes ne concernent pas seulement un endroit donné ou une génération précise. Au gré des vents et des pluies, la contamination s'étend presque au monde entier et elle va conditionner la vie biologique, sociale et psychique de générations d'individus qui ne sont pas encore nés.
Dès lors, devant ces phénomènes d'un type nouveau jamais expérimenté par l'homme, beaucoup remettent en question les arguments des scientifiques présentant l'énergie nucléaire civile comme une énergie propre, bon marché et sans risques, pouvant assurer notre indépendance énergétique pendant des décennies, contrairement au charbon, au pétrole et au gaz.
Énergie propre, le nucléaire ? Peut-être parce qu'elle ne dégage pas de CO2, cause du réchauffement climatique mais elle produit des risques énormes de pollution comme on l'a vu dans les deux accidents pré-cités. On n'évoque pas souvent les déchets radioactifs dont le plutonium qui a une durée de vie de plusieurs milliers d'années qu'il faut traiter ou enfouir.
Quand on parle d'énergie bon marché, on ne calcule pas, dans le prix, les frais extérieurs à l'entreprise : comme le coût du démantèlement des centrales, la rénovation des vieux réacteurs qu'on va prolonger, celui de la recherche et de la sécurité qu'il va falloir renforcer.
Ici, le capitalisme reste fidèle à son principe : « Profit privé, risque public ».
Quant à l'indépendance énergétique, c'est oublier que les centrales fonctionnent avec de l'uranium, un combustible qu'il faut importer de l'étranger -du Niger, par exemple où quatre employés travaillant pour un opérateur français ont été enlevés en octobre 2010, par un groupe islamiste.
Certains prétendent que l'on ne peut se passer du nucléaire étant donné l'importance de cette filière dans la production d'électricité. Une petite réflexion, d'abord ! Si on avait consacré aux énergies renouvelables tout l'argent public mis dans le nucléaire, on ne serait pas devant ce choix cornélien, qu'avec un peu d'imagination et de volonté politique, on pourrait facilement contourner. Il faut rappeler ici que l'énergie la plus propre reste celle qu'on ne consomme pas. Si on privilégiait les économies d'énergie et si on utilisait déjà les techniques disponibles (dans le solaire, par exemple), on pourrait diviser par 4 notre consommation sur 20 ans. Certains scénarios tablent sur une durée moindre à condition d'y mettre les moyens financiers et les investissements nécessaires. Cela peut se résumer en trois objectifs: consommer moins, isoler les bâtiments et développer les énergies renouvelables.
En tous cas, la solution ne sera pas seulement technique, elle devra être aussi psychologique et morale. C'est par un changement de mentalité et de comportement qu'on s'en sortira le mieux : fonder la nouvelle civilisation sur des valeurs non plus matérielles mais plutôt spirituelles. Si l’on réduit sa consommation à ce dont on a besoin pour vivre et non pour satisfaire tous nos besoins d'enfants gâtés, on pourra déjà se contenter de moins de centrales.
Jean-Marie Delcourt
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