JMJ à Cracovie : Le match où personne ne doit être sur le banc de touche

JMJ à Cracovie
Le match où personne ne doit être sur le banc de touche

Bénédiction des pèlerins par Mgr Delville à Battice

Le 16 juillet, plus de 300 jeunes wallons étaient à Battice pour la cérémonie d’envoi -messe présidée par l’évêque de Liège- aux JMJ de Cracovie. Parmi eux, une soixantaine de jeunes liégeois (francophones et germanophones) qui allaient rejoindre d'autres jeunes partis avec la route Europa et les 21 pionniers de Wanze qui étaient déjà en Pologne. Au départ, à Battice, les salutations étaient timides, regards interrogateurs, démarches hésitantes, … des adieux confus sans la volonté de lâcher son parent, son copain, sa copine… bref, tout le monde se demandait comment allait se dérouler l’aventure ! La tension fiévreuse qui caractérise une longue séparation vers l’inconnu était palpable. En plus, dans le groupe de Liège, comme dans tout le groupe wallon, la plupart des jeunes ne se connaissaient pas ! Il y avait peu de groupes constitués (paroisses ou autres mouvements) avant ce départ.

Un voyage fatiguant compensé par un accueil chaleureux du diocèse de Lublin

26 heures de cars ! Même avec des arrêts et des repas plus que convenables, c’était un peu trop… Tout le monde était groggy avant d’arriver en Pologne. Cependant, l’arrivée à Lublin tout changé. Le comité d’accueil composé de jeunes polonais très dynamiques et au service des belges de la route Europa et des 21 pionniers de Wanze nous attendait les bras ouverts, en chantant et dansant.
Avant même de sortir du car ; tout le groupe s’est réveillé d’un coup et a commencé à chanter avec eux. C’était beau de voir cette entrée en matière chaleureuse et accueillante ! Le repas, les boissons… tout était prêt, même les chambres avec des draps pour dormir !!! Nous sommes arrivés à Lublin le dimanche 17 et les trois premiers jours, nous logions dans les « akademiki » (kots étudiants de l’Université Catholique de Lublin…)

Trois jours de profondeur, retraite et visite du Camp de Concentration

Mgr Jean Luc Hudsyn (évêque auxiliaire du Brabant Wallon) et Mgr Jean Kockerols (évêque auxiliaire de Bruxelles et référent pour les jeunes dans la conférence épiscopale) nous ont fait entrer dans les JMJ par des enseignements sur les « jeunes dans les évangiles ». Des temps d’échanges dans les frats, des temps de loisirs, des jeux, des balades et des célébrations (eucharisties, adoration, réconciliation…) sont venus ponctuer ces catéchèses. Ces trois jours sous forme de retraite, demandés par les jeunes eux-mêmes, étaient très enrichissants. Ils nous ont permis d’entrer dans les JMJ en travaillant sur les fondements, en se donnant de bonnes bases et des racines solides. Ces trois jours se sont clôturés par la visite du Camp de Magdanek (camps de concentration et d’extermination…) et l’Université Catholique de Lublin (seule université qui a résisté au Communisme et où a enseigné Karol Wojtyla (futur Jean Paul II). Ces deux visites ont permis aux jeunes de découvrir l’histoire sombre de la Pologne, l’horreur du mal et la volonté du peuple polonais de se construire dans la foi en Dieu. Les jeunes sont ensuite partis dans différentes paroisses d’accueil.

La Pologne, un pays à l’hospitalité légendaire

Les trois derniers jours de la semaine d’accueil, tous les jeunes sont allés dans des familles. Les paroisses avaient mis tous les moyens possibles pour rendre agréable le séjour des jeunes. Loin des clichés d’un pays pauvre, d’un peuple fermé et moins accueillant, les polonais ont impressionné par leur sens de l’hospitalité. Que dire des familles qui ont quitté leur bien, maison, appartement… pour les mettre à la disposition des jeunes pèlerins. Comment expliquer ces couples jeunes ou âgés qui étaient disponibles presque 24/24h pour répondre au moindre souci de leur hôte ? Les jeunes belges ainsi que tous les pèlerins du monde n’en reviennent pas, l’hospitalité polonaise reste un des témoignages forts de ces dernières Journées Mondiales de la Jeunesse.

Les jeunes liégeois étaient dans la paroisse de Błezce où ils ont été accueillis par d’autres jeunes et leur vicaire de 26 ans. Visite, croisière, temps de prière, célébration, échanges entre jeunes polonais et belges, temps en famille. Lors du départ, certains ne voulaient même plus se séparer… ce furent des déchirements et des larmes. Pour clôturer ce temps en paroisse, le diocèse d’accueil avait préparé une grande fête, le samedi 23 juillet, dans un stade avec plus de 60.000 personnes, avec concerts (rap, rock, beat box…), spectacle grandeur nature, messe, adoration…

Les journées officielles du 25 au 30 juillet : la folie planétaire

Pour celui qui a déjà participé aux JMJ, les formules se ressemblent : catéchèses des évêques le matin, festival de la jeunesse, célébrations (ouverture, accueil du Pape, chemin de croix, veillée et messe finale…). Mais, il ne faut pas se fier à ça ! Chaque pays a toujours son originalité. A Cracovie, comme la ville est petite, c’était extraordinaire de voir toutes ces personnes joyeuses, chantant, échangeant des pin’s, des bracelets…sur la grand-place de Cracovie. C’est fou de voir 2.500.000 personnes animées par une joie immense, malgré les barrières des langues, des cultures…, c’était comme si elles faisaient partie d’une même famille. A Cracovie, nous avons rencontré quelques difficultés dans les transports, quelques soucis pour trouver les points de distribution de la nourriture, mais, cela ne doit pas nous faire oublier l’héroïsme des organisateurs qui ont réussi un pari qui était pourtant perdu sur papier : accueillir plus de 2.000.000 de personnes dans une ville de 700.000 habitants et loger la majorité d’entre elles dans des familles !

La miséricorde a un visage jeune

Maintenant, qui oserait dire que le thème de la miséricorde ne parle pas aux jeunes ? Le Pape François, en forme, les différents évêques stimulants, un contexte favorable ont pu, avec tact et force, rendre cette notion vivante et vraie dans le cœur des jeunes. Le Pape n’a pas hésité à secouer les jeunes pour qu’ils ne soient pas « des jeunes de divan », « des jeunes retraités précoces…ennuyés et ennuyeux », pour lui « la miséricorde est un terrain où il n’y a pas de réserviste ». C’est d’autant plus parlant que beaucoup de jeunes vivent des situations de misère ; des regards malveillants, le sentiment d’être incompris à l’école, en famille, le rejet, l’abandon, l’échec, les déceptions amoureuses, les injustices, le mensonge… sentir qu’il y a un regard de tendresse qui est posé sur eux, se sentir appelé et valorisé, vivre le sacrement de réconciliation et être introduit dans la notion de pardon… c’est ainsi qu’ils peuvent se lancer « dans l’aventure de la miséricorde » et comprendre que celle-ci se vit dans le quotidien.

Pas le temps de souffler, cap sur Panama…

Pour la plupart des jeunes, le retour a été difficile ; ils ont eu du mal à s’en remettre, pleins de souvenirs, des rencontres, des temps forts. Mais, ils ont envie de s’engager. Plutôt que de rester scotché sur ce passé glorieux, même s’ils savent que ce sont des expériences uniques et qu’ils ne trouveront rien de pareil dans leur communauté, paroisse, … ils sont plus que motivés pour partager cette joie aux autres. C’est aux responsables de les accueillir, les accompagner, les porter et leur demander de témoigner. C’est ainsi que ce qu’ils ont reçu pourra donner du fruit.

Le 25 septembre, il y aura des retrouvailles pour tous les jeunes belges qui sont allés aux JMJ, mais même ceux qui ne sont pas partis sont les bienvenus. Le programme des prochaines JMJ au Panama sera présenté. Bienvenue à tous !

Eric N.